COVID-19. Les gouvernements ainsi que les institutions financières ont annoncé au cours du dernier mois différentes mesures d’aide afin de soutenir les particuliers en cette période difficile. Le directeur de l’Association coopérative d’économie familiale Appalaches-Beauce-Etchemins (ACEF-ABE), François Décary, invite les gens à bien identifier toutes les mesures auxquelles ils ont droit et à ajuster son budget afin de passer au travers de la crise.
Selon François Décary, pour les gens qui voient leurs revenus diminuer, en plus de subvenir à leurs besoins essentiels, les objectifs sont de préserver les actifs et d’éviter de tomber dans une spirale d’endettement.
(Photo : gracieuseté)
«Nous sommes contents de ce qui a été annoncé. Des appuis financiers de cet ordre, c’est sans précédent. Le provincial a répondu assez vite. Le fédéral est un plus gros bateau, mais il est arrivé avec une bonne solution, soit la Prestation canadienne d’urgence (PCU), pour combler les besoins de base. Nous pensons qu’ils ont agi avec diligence et que c’était la chose à faire», souligne-t-il.
Selon lui, les institutions financières ont aussi répondu présentes, mais elles pourraient tout de même en faire plus. « Elles ont mis en place des mesures sur les taux d’intérêt des cartes de crédit pour les personnes qui en font la demande. Nous pensons toutefois que l’ensemble des titulaires de cartes de crédit devraient être à taux réduits en ce moment pour donner un peu d’oxygène au système. Pour les reports de paiements sur hypothèques, nous croyons que l’intérêt ne devrait pas courir en ce moment », précise M. Décary tout en indiquant qu’il est préférable de faire ses paiements si nous en sommes capables sans que cela affecte nos besoins de base.
À cet effet, l’ACEF-ABE et son directeur sont inquiets des faillites et des incapacités de paiement qui pourraient survenir après la crise. « Quand le bateau va repartir, il va falloir répondre à nos obligations et c’est là que ça pourrait être difficile pour plusieurs. Mon pire cauchemar, ce serait que des personnes dans le milieu perdent leur maison parce que pendant six mois il y a eu la COVID-19. Ce serait un drame immense. Pour moi, le système aurait alors échoué à les protéger. Des mesures ont été mises en place pour éviter cela, mais ça risque quand même d’arriver. »
Ajuster son budget
François Décary invite donc les gens à la prudence dans leurs dépenses et à ajuster leur budget à la situation. « Ce n’est pas votre responsabilité de faire rouler l’économie présentement même si c’est quasiment ce que le gouvernement veut. Nous avons un message un peu contradictoire. C’est le temps de mettre de l’argent de côté, de reporter les achats non essentiels et d’être vigilants par rapport aux dépenses. Évidemment, il faut bien manger, mais sobrement, prendre une petite bière de temps en temps, maintenir une liquidité et essayer de se constituer un coussin ou de ne pas trop le gruger si on en a un. »
Le directeur de l’ACEF-ABE rappelle que le montant de 2000 $ par mois de la PCU est imposable et qu’il faut en prévoir une partie pour l’an prochain. « La bonne nouvelle, c’est qu’il reste du temps et qu’il est possible de prendre des ententes de paiement avec les gouvernements. Ce ne sont pas des taux d’intérêt comme les cartes de crédit, donc ce n’est pas ma plus grande crainte », dit-il.
Informations et aide
Plusieurs informations sont disponibles sur le Web afin d’aider la population à s’y retrouver. François Décary mentionne notamment le site de l’Union des consommateurs au uniondesconsommateurs.ca. Selon lui, les sites Web des gouvernements donnent aussi un bon coup de pouce.
Enfin, l’ACEF-ABE souhaite rappeler à la population qu’elle est entièrement disponible pour répondre à ses questions et l’accompagner, que ce soit pour une consultation budgétaire, en droits des locataires et des consommateurs, au sujet des fonds d’entraide et bien plus. Il est possible de joindre les intervenants au 1-888-338-4755 ou au info@acef-abe.org.
Source: Claudia Fortier, La Voix du Sud, le 27 avril 2020