ÉDUCATION. À moins d’un revirement majeur à la période limite des inscriptions en 2021, la présente année scolaire sera assurément la dernière pour l’école Petite-Abeille de Saint-Cyprien qui, cette année, n’accueille que 17 élèves.
C’est ce que souligne le directeur général du Centre de service scolaire de la Beauce-Etchemin, Normand Lessard, qui ajoute que les prévisions, pour l’an prochain, laissent entrevoir un manque important d’enfants pour la classe à trois niveaux du premier cycle (1re à la 3e année).
«Le minimum requis, pour garder ouverte une petite école comme celle de Saint-Cyprien est de six élèves par classe de trois niveaux. C’est ce que ça prend pour que le ministère verse le financement nécessaire à l’embauche de nos enseignants. Cette année, nous sommes corrects, mais pour l’année scolaire 2021-2022, nous n’avons, pour le moment, qu’un élève en première année et un en 2e année. Selon nos pronostics, la situation n’ira pas en s’améliorant», précise M. Lessard.
Des consultations publiques menées par le passé auprès des parents de Saint-Cyprien ont permis d’établir qu’en cas de fermeture, les élèves de Petite-Abeille seraient transférés dans les deux écoles primaires de Sainte-Justine.
«Ce qui est important pour nos enfants, c’est d’avoir des amis et des services de qualité. On regarde aussi la vitalité de nos milieux et ce qui s’y passe. La fermeture d’une école, c’est un processus qui se prépare et on doit rencontrer le milieu à plusieurs reprises, ce qui avait été fait par notre ancien président, Charles-Henri Lecours, par le passé», poursuit le dirigeant qui ajoute que dans le cas de Saint-Cyprien, le milieu avait un plan B (création d’un centre multifonctionnel) pour l’utilisation de l’école dans le futur.
«Présentement, il n’y a pas de discussions officielles, mais après la fin de la présente année scolaire et à la lumière des inscriptions que nous aurons, on verra ce qui va se passer. S’il arrive 5 ou six familles avec des enfants, on préfèrera garder l’école ouverte, c’est certain», ajoute M. Lessard qui rappelle qu’en cas de fermeture d’école, le bâtiment doit être offert aux organismes publics en premier et que si cela ne fonctionne pas, elle pourra être mise en vente.
«La municipalité a déjà montré un intérêt et si ça se maintient, on apportera le dossier auprès des instances gouvernementales pour une décision finale. Une reprise du bâtiment par la municipalité serait une situation idéale pour nous.»
Évaluation en cours à Saint-Camille
Après Saint-Cyprien, la prochaine école qui pourrait être menacée de fermeture, à plus ou moins brève échéance dans le secteur du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin, serait celle de Saint-Camille qui, cette année, accueille 21 élèves. «C’est certain qu’on surveille de près ce qui se passe du côté de Saint-Camille. On pourra la maintenir ouverte quelques années encore, c’est certain, mais nous sommes inquiets de ce qui se passe là-bas. On ne lève pas le drapeau rouge pour le moment, mais disons que c’est un gros drapeau jaune», ajoute M. Lessard.
Changement de statut à Saint-Philémon
L’école des Échos-de-la-Forêt de Saint-Philémon, qui jusqu’à tout récemment était considérée comme étant en transition en vue d’une fermeture l’an prochain, a vu sa situation changer à quelques jours de la rentrée des classes.
En effet, une nouvelle famille qui s’est établie dans le secteur du Massif du Sud a décidé d’y inscrire ses deux enfants, portant à 14 le nombre d’élèves inscrits en 2020-2021.
Porte-parole du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, Isabelle L’Arrivée-Lavoie a indiqué que «si nos prévisions de clientèle au 30 septembre 2020 et au 1er mars 2021 se maintiennent, celle-ci restera ouverte, et ce, même si l’élève qui sera en 6e année décide de suivre l’anglais intensif à Saint-Damien l’an prochain.
Soulignons que l’école primaire de Saint-Philémon compte actuellement une classe de premier cycle (1re à la 3e année), ainsi qu’une classe regroupant des élèves de 4e et de 5e année. Les trois élèves qui devaient être en 6e année cette année sont tous inscrits au programme d’anglais intensif à l’école primaire de Saint-Damien.
Dans L’Islet-Sud, la situation est plus critique du côté de l’école de Sainte-Félicité où, selon les prévisions, une des deux classes ne sera pas financée cette année puisqu’elle n’a pas le minimum requis de six 6 élèves. «La prévision est la même pour le 1er mars 2021. Celle-ci est donc plus à risque de fermeture à l’heure actuelle», confirme également Mme L’Arrivée-Lavoie.
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le 22 septembre 2020