HABITATION. Un projet de construction d’un édifice offrant six logements à prix abordables pourrait voir le jour à Saint-Magloire.
Ce projet, unique au Québec, est piloté par un promoteur privé originaire du Centre-du-Québec, Éric Leroux, qui s’associerait à un constructeur de la région, d’une part, tout en étant accrédité par le programme de logements abordables de la Société d’habitation du Québec, d’autre part.
M. Leroux souligne que pour obtenir le financement de son créancier principal (Desjardins) et démarrer la construction de cet édifice, comprenant six logements de cinq pièces et demie chacun, une résolution d’appui de la municipalité confirmant un crédit de taxes de 35 ans est requise.
Les élus et le maire Daniel Thibault, qui ont été saisis de ce projet tout récemment, discuteront de cette question lors d’une séance de travail à la fin du mois de juillet et devraient prendre une décision finale à leur séance du mois d’août.
Le maire Thibault n’a pas caché son enthousiasme envers ce projet, ajoutant que six personnes avaient signé des lettres d’intention au terme d’une rencontre d’information tenue le 15 juillet et qui a réuni près de 35 personnes. « Ce sont les membres du conseil municipal qui prendront la décision finale », a-t-il tenu à rappeler au terme de celle-ci.
Saint-Magloire et Saint-Just
Éric Leroux a souligné que c’est par le biais d’un membre de sa famille, vivant à Saint-Magloire, qu’il a pris connaissance du manque de logements dans la localité avant de mettre sur papier ce projet qu’il a aussi présenté dans certaines localités avoisinantes, dont Saint-Just-de-Bretenières qui aurait déjà décidé d’appuyer la construction de 24 logements abordables sur son territoire en accordant un crédit de taxes sur 35 ans au jeune promoteur.
Soulignons que le projet de M. Leroux et de son partenaire, MAC Construction de Sainte-Justine qui sera actionnaire à parts égales, serait situé au 128, rue Principale, sur un terrain abritant l’ancienne beurrerie de Saint-Magloire. Ce terrain a été acquis par la municipalité en 2022, puis le bâtiment s’y trouvant a été démoli par la suite par la municipalité qui a ensuite procédé à la décontamination et à l’arpentage du terrain avant d’y amener les services municipaux.
Celui-ci a été vendu par la suite, à sa juste valeur marchande, au jeune qui possède déjà plusieurs unités d’habitation dans le secteur de Drummondville. Daniel Thibault ajoute que ce terrain et le bâtiment qui y sera construit représentent la porte d’entrée vers un projet de développement domiciliaire que la municipalité caresse depuis quelques années.
Projet distinctif
Après la séance d’information du 15 juillet, Éric Leroux soulignait que le projet de logements abordables qu’il propose se distingue de ceux issus du public du fait qu’il sera réalisé entièrement par le secteur privé et qu’il assumera tous les frais associés à la gestion, que ce soit les bris, le déneigement l’hiver et autres. Il assure également que la municipalité n’aura aucun dépassement de coûts ou frais supplémentaire (autre que le crédit de taxes) à assumer, comme c’est le cas avec les HLM où les municipalités doivent assumer 10 % de chaque déficit annuel.
« On a les mêmes critères d’abordabilité que les OBNL (HLM). De plus, même si c’est un projet privé, on laisse à la municipalité, via un comité de citoyens, le soin de déterminer les critères d’admission et qui seront les occupants des différents logements », poursuit-il en ajoutant que le milieu pourrait autant privilégier les aînés que la venue de familles avec de jeunes enfants, par exemple.
« J’ai entendu parler de ce programme et je voulais montrer que c’était possible de faire quelque chose de beau à faible coût, car certains projets sont élevés par rapport au secteur public. Je voulais démontrer, avec les mêmes règles, qu’il était possible d’arriver à un coût de construction inférieur sans brimer la qualité du produit », poursuit-il en rappelant toutefois qu’en raison de la rentabilité d’un tel projet, qui est à peu près inexistante, l’adoption d’un crédit de taxes sur la durée du projet, soit 35 ans, est essentielle afin d’assurer la réalisation de celui-ci et le caractère abordable des logements offerts.
Si tout va comme prévu et que la municipalité de Saint-Magloire offre son soutien au promoteur, la première pelletée de terre pourrait s’effectuer en septembre.
Source : Serge Lamontagne, La Voix du Sud, 18 juillet 2024