IMMIGRATION. Le 21 avril 2013, trois travailleurs costaricains faisaient leur arrivée à Sainte-Justine, afin d’amorcer un nouveau chapitre de leur vie personnelle et professionnelle en tant que soudeurs chez Rotobec.
Cinq ans plus tard, une quarantaine de résidents originaires de ce pays d’Amérique du Sud, ainsi que des Colombiens plus récemment, se sont établis dans cette localité ou les paroisses environnantes et continuent de s’adapter à leur nouvel environnement.
Si cela a été plus difficile pour certains qui sont retournés dans leur pays, plusieurs ont persévéré et fait de Sainte-Justine leur nouveau lieu de résidence.
C’est le cas notamment de Jeffry Mata qui, un an après son arrivée dans la région, a été rejoint par sa femme Cinthia et leur fille Jimena. «Venir m’établir au Québec, plus particulièrement à Sainte-Justine, c’était la meilleure décision de ma vie, précise l’homme de 41 ans. Avant d’arriver ici, on avait des doutes c’est certain, car c’était de l’inconnu pour nous. Je ne savais même pas, au départ, qu’il fallait parler français. Nous avons tous appris cette langue et nous en sommes fiers.»
Jeffry et Cinthia rappellent que le Costa-Rica est un petit pays, où les emplois ne sont pas très bien rémunérés et où le coût de la vie a beaucoup augmenté au cours des dernières années. «Ici les salaires sont de beaucoup supérieurs à ce que l’on avait chez nous et on a plein d’opportunités que nous n’avons pas dans notre pays, comme l’accès à la propriété», poursuit celui qui a acquis une résidence sur la rue Principale, l’an dernier.
Obtention de la résidence permanente
À travers le travail et les nombreux cours de francisation, la petite famille a fait sa place, peu à peu, dans sa localité d’adoption. Jimena a fait son entrée à l’école Fleurs-de-Soleil, où elle est actuellement en 3e année. Cinthia a travaillé pendant trois ans comme femme de ménage chez Rotobec avant de trouver un emploi à la Pharmacie Jean-François Pépin, située dans le Centre commercial Coop, à quelques pas seulement de la demeure familiale.
Il y a un peu plus de 27 mois, les trois membres de la famille amorçaient le processus visant à obtenir leur statut de résidents permanents, première étape vers la citoyenneté canadienne. Comme Jeffry était le demandeur pour sa famille, celui-ci devait atteindre le niveau 7 en francisation, ce qui n’était pas une nécessité pour Cinthia et sa fille. «J’avais commencé à suivre des cours de français de base à mon arrivée ici, il y a cinq ans. Apprendre une langue à 36 ans, c’est plus difficile que pour les enfants», reconnaît-il.
Les trois membres de la famille ont reçu la lettre confirmant leur nouveau statut le jeudi 4 janvier dernier. «J’ai attendu que ma fille revienne de l’école pour aller voir mon épouse à la pharmacie. Je lui ai dit, à la blague, «Tiens, voici ton cadeau de Noël et de la nouvelle année en même temps». C’est elle qui a ouvert sa lettre en premier et nous étions tous heureux de cela», indique Jeffry qui est maintenant chef de groupe chez Rotobec et est devenu pompier volontaire le dimanche 7 janvier. Il est aussi membre du Club Optimiste.
«C’est une première expérience pour moi. Plusieurs pompiers sont devenus des amis, ce sont de bonnes personnes. Je n’ai pas encore commencé la formation, mais ils savent que s’ils ont besoin de moi, je suis là pour aider.»
Reconnaissance envers le milieu
Première costaricaine à s’établir à Sainte-Justine, Cinthia est consciente qu’elle a pavé la voie pour celles qui l’ont suivi ou la suivront dans le futur. Elle n’hésite d’ailleurs pas à conseiller celles qui demandent son appui. «Ce qui aide à bien s’intégrer au Québec, c’est d’avoir une attitude positive et d’être ouvert face à la société qui nous reçoit. C’est à nous de nous habituer au milieu qui nous accueille, pas le contraire. C’est notre responsabilité», souligne-t-elle.
Le trio se dit très reconnaissant envers le milieu justinois qui les a accueillis et les a aidés à se sentir chez eux, ici. «Nous avons reçu beaucoup d’aide de Viviana Cardenas et de l’ensemble du personnel de Rotobec, en particulier Sylvain Cayouette, qui nous a pris sous son aile. La liste de ceux et celles qui nous sont aidés serait trop longue à énumérer», mentionne Jeffry.
Source : La Voix du Sud, par Serge Lamontagne, publié le 17 janvier 2017