SAINT-CAMILLE. Membre de l’équipe canadienne de volleyball dans les années 1990, puis athlète olympique en volleyball de plage lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, Guylaine Dumont prône les valeurs de l’esprit sportif et dénonce les abus qui sont encore légion, surtout dans le sport amateur.
L’athlète originaire de Saint-Étienne-de-Lauzon était de passage à l’école primaire de Saint-Camille, le mardi 19 juin dernier, où elle a rencontré plus de 200 élèves, ainsi que des parents, enseignants et bénévoles, réunis dans le cadre d’olympiades scolaires.
C’est à titre d’ambassadrice de l’esprit sportif que Mme Dumont a partagé son vécu et fait part des valeurs qui sont les siennes, soit l’intégrité, le respect et la persévérance.
«Chaque ambassadeur fait la promotion de valeurs qui lui sont propres. Nous véhiculons celles-ci dans le cadre de conférences dans les écoles, dans les clubs sportifs et auprès des fédérations sportives partout au Québec», indique Guylaine Dumont qui rappelle que la création du groupe dont elle fait partie s’inscrit dans le mouvement qui vise à contrer l’intimidation.
«Avec tout ce qui s’est passé dans le dossier de Bertrand Charest et les anciennes athlètes de l’équipe canadienne de ski qui sont sorties de l’ombre pour dénoncer ses agissements à leur égard, c’est vraiment d’actualité», reconnaît celle qui, il y a cinq ans, a participé à la création de l’organisme Sport’Aide qui est un acteur de premier plan sur les questions en lien avec la violence vécue par les jeunes dans un contexte sportif.
Dans sa présentation, Guylaine Dumont se base sur son vécu d’athlète qui, en 1996, a décidé de dire non à une participation aux Jeux olympiques d’Atlanta en raison d’un entraîneur abusif. «J’ai joué pendant plusieurs années au Japon et en Italie et j’ai toujours eu des entraîneurs respectueux, ce qui n’était pas le cas ici. J’ai été victime de violence verbale et psychologique, ce que j’ai décidé de ne pas accepter. J’avais le moral dans les talons et j’avais perdu toute confiance en mes moyens. Ça n’avait pas de sens pour moi», raconte-t-elle.
Le volleyball de plage est arrivé quelques années plus tard et la porte des Olympiques s’est ouverte en 2004, à Athènes, où elle a pris le 5e rang avec sa coéquipière Annie Martin. «Quand le volleyball de plage est devenu un sport olympique en 2000, il n’y avait pas d’entraîneur sur le terrain et cela faisait mon affaire d’une certaine façon. C’était plus sécurisant pour moi et ça me permettait de jouer avec mon instinct, au lieu de faire des erreurs et de me le faire dire constamment.»
Plusieurs services
Sport’Aide a vu le jour il y a cinq ans et une subvention du gouvernement libéral, annoncée en octobre 2017, a permis à la fois l’instauration du groupe d’ambassadeurs, dont fait partie Guylaine Dumont, ainsi que la création d’une bibliothèque virtuelle via le site internet sportbienetre.ca, plateforme qui offre aux parents, entraîneurs, athlètes ou administrateurs, peu importe le sport, des renseignements et réponses en lien avec la violence à tous les points de vue. Soulignons également que depuis le 1er mai dernier, la ligne d’écoute Sport’Aide est accessible.
Source : La Voix du Sud, Serge Lamontagne, publié le 26 juin 2018