SERVICES. Trois municipalités de la région discutent actuellement avec la Caisse Desjardins des Etchemins afin de maintenir une certaine offre de services bancaires sur leur territoire, soit Saint-Cyprien, Saint-Just et Saint-Luc.
Le directeur général Pierre St-Marseille rappelle que l’institution financière qu’il dirige cherchait toujours à établir des partenariats avec les municipalités concernées ou implanter des projets de nature communautaire dans une partie des locaux concernés, ce qui permettrait d’assurer le maintien de ces centres de services tout en éliminant des pieds carrés dont elle n’a plus besoin.
«On veut optimiser nos opérations à ces endroits et un des modèles les plus performants pour ces édifices, c’est quand on a un lien avec les municipalités. C’est le meilleur scénario possible quand on peut mener des projets communs avec les municipalités, mais ce n’est pas partout qu’il y a des besoins ou que les intervenants peuvent le faire.»
Lors de son assemblée générale d’avril dernier, la Caisse des Etchemins confirmait son intention de mettre en vente ses centres de services de Saint-Luc, Saint-Cyprien, Saint-Camille et Saint-Just. Des discussions préliminaires avaient été menées l’an dernier avec les quatre municipalités qui, à ce moment, n’avaient manifesté aucun intérêt. La situation a toutefois changé depuis le mois de mai, certaines municipalités lui ayant demandé d’attendre et de leur laisser le temps de réfléchir.
M. St-Marseille tient à préciser que la Caisse des Etchemins n’est pas dans une dynamique de fermeture d’établissements, contrairement à la rumeur qui court dans certaines localités, bien que cette solution ne soit pas écartée dans un futur plus ou moins lointain.
«Il n’y a aucune date d’arrêtée sur rien, car on souhaite d’abord mener des projets comme on l’a fait avec Saint-Magloire, ou encore des partenariats communautaires comme ceux de Sainte-Rose», indique le dirigeant.
Le centre de services de la Caisse Desjardins des Etchemins de Saint-Cyprien devrait passer dans les mains de la municipalité au cours des prochaines semaines.
Décisions et réflexions en cours
Les discussions et réflexions semblent avoir donné des résultats positifs du côté de Saint-Cyprien où le conseil a adopté, lors de sa séance du mois d’août, une résolution dans laquelle la municipalité annonçait sa volonté d’aller de l’avant dans les démarches visant à faire l’acquisition de l’immeuble en question, afin d’y déménager ses bureaux à plus ou moins brève échéance. Une visite des lieux était d’ailleurs prévue cette semaine.
Du côté de Saint-Just, la réflexion se poursuit. Le maire Donald Gilbert souligne que ce sujet sera à l’ordre du jour d’une séance de travail qui aura lieu le 20 août prochain. «La municipalité dispose actuellement de plusieurs locaux sur son territoire et doit garder, dans sa réflexion, l’avenir de l’école primaire qui pourrait un jour revenir dans sa cour. La caisse nous a fait une bonne proposition, mais on doit prendre le temps de bien l’évaluer. L’implantation d’un guichet automatique représente également une priorité pour le conseil et pourrait peser lourd dans la décision», mentionne M. Gilbert qui rappelle que sa municipalité avait déjà essuyé un refus à ce sujet dans le passé.
La municipalité de Saint-Just se portera-t-elle acquéreur de l’édifice abritant le Centre de services de la Caisse des Etchemins?
Refus à Saint-Camille
À Saint-Camille, la proposition de la caisse a été rejetée par les élus tant l’an dernier que cette année. Le maire Adélard Couture a rappelé que des espaces étaient toujours disponibles dans l’actuel bureau municipal.
«Je crois que M. St-Marseille a bien vu et compris la problématique que nous avons à ce niveau. On s’attend à ce que le bâtiment soit mis en vente d’ici quelques semaines, mais on a déjà obtenu la promesse que notre guichet automatique sera maintenu en raison de sa situation stratégique. Nous savons aussi que celui-ci sera remplacé, d’ici l’automne, par un guichet de nouvelle génération.»
Le Centre de services de Saint-Camille.
Saint-Luc poursuit sa réflexion
À Saint-Luc, la municipalité n’écarte pas la possibilité, elle non plus, de faire l’acquisition du bâtiment abritant le centre de services de la caisse populaire.
La rumeur court depuis un certain temps, dans cette localité, que le centre de services fermerait ses portes. Interrogé par La Voix du Sud, M. St-Marseille rappelle que la Caisse des Etchemins n’a pris aucune décision à cet effet, comme c’est le cas pour les autres localités concernées. Il entendait toutefois relancer la municipalité, d’ici la fin du mois, afin de connaître son intérêt envers le bâtiment.
Rejoint par le journal, le maire suppléant François Michon a confirmé que les plus récentes rencontres à cet effet ont eu lieu à la mi-juillet, mais ajoute qu’aucune discussion formelle n’a encore eu lieu au sein du conseil. Le sujet devait être à l’ordre du jour d’une séance de travail la semaine prochaine, mais il se pourrait que celle-ci soit repoussée, en raison du scrutin à la mairie qui approche.
M. Michon n’a pas caché que le conseil pourrait envisager sérieusement la possibilité d’acquérir le centre de services. «Un partenariat avec la caisse est un incontournable à mes yeux, mais il faudra que ce soit gagnant-gagnant pour tout le monde», précise-t-il.
Le centre de services de la Caisse Desjardins de Saint-Luc passera-t-il dans les mains de la municipalité?
L’avenir des services financiers à Saint-Luc jouera également un rôle important dans les discussions avec l’institution financière. «Ça va faire partie de l’équation, car on veut conserver ces services chez nous. Il y a beaucoup de gens qui sont à l’aise avec les transactions électroniques, mais il faudra discuter avec eux pour adapter le service pour les clientèles plus vulnérables.»
M. Michon, qui entend se présenter officiellement à la mairie de Saint-Luc, ajoute que la municipalité caresse divers projets qui permettraient de mieux accueillir les motoneigistes et quadistes qui transitent sur le territoire, sans oublier l’implantation d’un centre d’interprétation sur l’éolien avec EDF. Tous les scénarios sont bons selon lui, même si rien n’est décidé. La bâtisse de la caisse populaire demeure une option des plus intéressantes, même si celle-ci a besoin de rénovations.
Une autre rumeur qui a court à Saint-Luc voudrait que les propriétaires du nouveau casse-croûte souhaiteraient transformer leur bâtiment en relais quatre saisons pour l’accueil des motoneigistes et quadistes, tout en conservant un volet restauration l’été.
«Je ne m’avance pas sur les intentions des propriétaires du casse-croûte, car cela ne reste que des ouï-dire, mais il faudra définitivement tenir compte de ces derniers dans l’équation. Si un entrepreneur veut bonifier son offre et la rendre disponible à l’année, c’est positif pour Saint-Luc et il faut l’appuyer dans ses démarches.»
Le candidat à la mairie ajoute qu’il y aura de l’argent de disponible dans la MRC avec le plan de relance, qui s’en vient, ainsi que le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), ce qui permettra à des promoteurs de plancher sur des projets de plus grande envergure.
Source: Serge Lamontagne, en collaboration avec Eric Gourde, La Voix du Sud, le mercredi 15 août 2018