La production acéricole québécoise avait atteint un niveau sans précédent en 2019. Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont trouvé le moyen d’effacer ce record seulement un an plus tard.
Les érablières en Chaudière-Appalaches ont produit 62,7 millions de livres de sirop en 2020.
(Photo : L’Éclaireur Progrès – Frédéric Desjardins)
Ce printemps, 175,1 millions de livres de sirop d’érable ont été produits dans les érablières de la province, contre 159,4 la saison précédente.
Chaudière-Appalaches reste la région championne pour le nombre d’entreprises acéricoles (3176), la production de sirop d’érable (62,7 millions) et le nombre d’entailles (18,1 millions).
«Le printemps progressif nous a offert des conditions idéales pour faire couler la sève. La saison a duré de la mi-mars à la fin avril, avec peu d’arrêts», affirme Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce.
Beaucoup d’acériculteurs ont modernisé leurs installations dans les dernières années. Ces équipements améliorent la vitesse des opérations, ainsi que le rendement livre/entaille.
En 2016, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) avait accordé cinq millions d’entailles supplémentaires à distribuer aux acériculteurs. Seulement entre 2019 et 2020, 843 899 entailles ont été ajoutées à celles déjà présentes en Chaudière-Appalaches.
«Comme le couvert de neige était bas cet hiver, des acériculteurs ont entaillé leurs érables plus bas, dans du beau bois blanc. Ça laisse le temps aux entailles plus hautes, où le bois est devenu rouge, de se cicatriser. Il ne faut pas toujours entailler au même endroit, car ça finit par blesser l’arbre et donner moins de sirop», rappelle M. Larochelle.
Entre 2019 et 2020, 843 899 entailles ont été ajoutées à celles déjà présentes en Chaudière-Appalaches.
(Gracieuseté – PPAQ)
COVID-19
La pandémie de COVID-19 n’a pas eu d’impact sur la production de sirop d’érable. Cependant, les acériculteurs n’ont pas eu le choix d’adopter des mesures afin de réduire la propagation du virus.
La livraison des barils de sirop, les ventes directes à la ferme, le nettoyage des équipements, ainsi que les déplacements entre régions, ont été révisés pour assurer la continuité des activités dans le respect des mesures sanitaires.
«Ça a amené des dépenses supplémentaires aux producteurs. Heureusement, les ventes locales sont excellentes. Il faut encourager nos producteurs d’ici», soutient Marcel Larochelle.
Ventes et exportations
Sylvain Lalli, président du Conseil de l’industrie de l’érable (CIE), indique que la demande en sirop pour les ventes au détail est demeurée très forte jusqu’ici. «Nous espérons que les ventes aux hôtels, restaurants et institutions (HRI) et dans les boutiques cadeaux se rétabliront rapidement», ajoute-t-il.
L’an dernier, les PPAQ avaient annoncé un plan de vente de 185 millions de livres d’ici 2024, à l’échelle mondiale. Il est trop tôt pour savoir si la pandémie, même diminuée, nuira aux exportations à moyen terme. «Nous pourrons vous en dire plus à la fin de l’année», confirme Daniel Dufour, directeur général du CIE.
Pour l’instant, les PPAQ recherchent des locaux pour entreposer les barils invendus, au cas où la réserve stratégique atteigne sa pleine capacité. Instaurée par les PPAQ, elle pallie les impacts apportés par une fluctuation annuelle de la production sur la baisse ou la hausse des prix du sirop.
«L’avantage, c’est que le sirop d’érable est non périssable. On ne jettera pas des barils de sirop, comme ça a été fait avec le lait», mentionne Hélène Normandin, directrice des communications corporatives pour les PPAQ.
Au niveau du classement du sirop par goût/couleur, celui-ci se poursuit toujours dans les laboratoires centralisés à Saint-Norbert, Pohénégamook et Plessisville. Tout le sirop devrait être classé d’ici le début de l’automne.
Estimation 2020 de la production de sirop d’érable
Région administrative | Entreprises en production | Nombre d’entailles | Nombre de livres | Rendement (livre/entaille) |
Chaudière-Appalaches | 3176 | 18 120 432 | 62 671 433 | 3,46 |
Bas-Saint-Laurent, Gaspésie | 552 | 9 601 709 | 31 674 317 | 3,30 |
Estrie | 822 | 8 757 344 | 33 935 974 | 3,88 |
Centre-du-Québec | 742 | 4 340 979 | 16 296 806 | 3,75 |
Montérégie | 513 | 3 248 276 | 13 810 824 | 4,25 |
Capitale-Nationale, Saguenay/Lac Saint-Jean | 185 | 1 614 243 | 5 549 737 | 3,44 |
Laurentides, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue | 171 | 1 749 849 | 6 702 725 | 3,83 |
Mauricie | 78 | 586 488 | 1 814 576 | 3,09 |
Lanaudière, Laval, Montréal | 139 | 730 922 | 2 680 044 | 3,67 |
Production du Québec | 6378 | 48 750 242 | 175 136 436 | 3,59 |
* Source : AGÉCO 2020
Source: Frederic Desjardins, L’Éclaireur Progrès, le 9 juin 2020