Jean-Philippe Maranda, de Sainte-Aurélie, a participé à plusieurs compétitions d’athlétisme dans sa carrière, comme les Jeux paralympiques de Rio. Retraité du sport professionnel, il relève présentement un autre défi majeur.
Jean-Philippe Maranda a pris part aux Jeux paralympiques de Rio, en 2016.
(Photo : Matthew Murnaghan/Canadian Paralympic Committee)
«J’ai arrêté un an après les Jeux de Rio (2017). Pour des raisons essentielles touchant ma santé, je devais prendre un nouveau médicament. Il est interdit par l’Agence mondiale antidopage. J’ai choisi ma santé avant le sport. Ça reste une décision difficile. J’aurais voulu continuer et atteindre les Jeux paralympiques de Tokyo», admet celui-ci.
Possédant un baccalauréat en finance, de l’Université de Sherbrooke, Jean-Philippe Maranda n’a pas travaillé longtemps dans ce domaine. En septembre 2018, il amorce un autre bac au même endroit, cette fois en sciences infirmières.
«C’est un programme qui m’intéressait depuis longtemps. Plus jeune, on me disait que c’était impossible d’être infirmier en fauteuil roulant. En faisant des recherches, j’ai su que des infirmiers en France et à Hawaii travaillaient en fauteuil roulant. Mes enseignants à Sherbrooke étaient sceptiques, mais je ne voulais aucun passe-droit», affirme Jean-Philippe.
Jean-Philippe obtiendra son bac en Sciences infirmières au printemps 2021.
Stages et COVID-19
La formation suivie par Jean-Philippe Maranda mélange la théorie et la pratique. Celui-ci a pris part à des stages dans divers départements, comme la gériatrie, la psychiatrie et la chirurgie d’un jour.
«Je peux faire toutes les tâches d’un infirmier régulier, sauf l’assistance à la marche. Je possède un fauteuil verticalisateur qui me place debout quand c’est nécessaire. Le haut de mon corps fonctionne toujours», dit Jean-Philippe, qui a perdu l’usage de ses jambes après un accident de la route.
Comme tous ses collègues, Jean-Philippe doit respecter les règles sanitaires pour éviter la propagation de la COVID-19. «Je désinfecte mon fauteuil plusieurs fois par jour. C’est du gros rush au travail, mais j’adore ça», avoue ce dernier.
Âgé de 33 ans, Jean-Philippe Maranda obtiendra son diplôme au printemps 2021. Même si l’Estrie est sa terre d’accueil depuis plus d’une décennie, il est prêt à accepter un emploi n’importe où au Québec.
«On verra les postes offerts le moment venu. Je ne crois pas que mon handicap m’empêchera de trouver un emploi. Bientôt, je ferai un stage à l’urgence. Ce sera un bon moment pour tester la gestion de mon stress au travail», indique Jean-Philippe.
Source: Frederic Desjardins, L’Éclaireur Progrès, le 11 août 2020