SOCIÉTÉ. S’ils ne se connaissaient pas il y a six ou huit mois à peine, Claire Tanguay de Saint-Prosper et Serge Pépin de Saint-Georges partagent une passion commune : la protection de l’environnement.
Le duo s’est rencontré par pur hasard alors que Mme Tanguay ramassait des cannettes le long d’une route à Saint-Louis-de-Gonzague en novembre dernier.
« À 100 mètres de mon chalet de la Grande-Ligne à Saint-Louis, j’ai vu Claire sortir du fossé et je pensais qu’elle avait perdu un enjoliveur de roue. Elle est venue nous voir, moi et ma conjointe, et nous sommes rapidement devenus amis », indique M. Pépin qui, depuis l’automne dernier, dit ramasser tout ce qu’il trouve sur le bord du chemin.
« Juste marcher, ça ne me disait pas grand-chose. C’est à ce moment que j’ai commencé à ramasser des canettes et une fois, sur 22 km, j’avais ramassé quatre gros sacs verts de canettes que je suis allé porter à la récupération. Maintenant, quand j’en ramasse ou que certains m’en donnent, je les apporte à Claire. »
Mme Tanguay souligne, pour sa part, qu’elle ramasse des canettes et nettoie les fossés ou bords de route depuis six ans. « Cela fait plusieurs années que j’ai cette conscience environnementale. C’est inné, je pense. Je fais ce que j’ai à faire et je ramasse ce que je peux. Je peux consacrer des journées complètes à cela », mentionne-t-elle en ajoutant qu’elle voit de plus en plus de gens qui en ramassent. « Tout cela est bon pour notre planète. Je vais continuer tant que ma santé le permettra. »
De tout le long des routes
Serge Pépin et Claire Tanguay soulignent que les bouteilles de bière et de liqueur ne sont pas les seules choses qu’ils ramassent le long des routes de la région. « Tout cela, c’est à part les gallons d’huile, les déchets ou encore les bouteilles d’eau, de fort ou de vin qu’on ramasse. Les gens pensent qu’en baissant la vitre de leur portière, tout leur est permis et c’est inconcevable », précise Mme Tanguay qui ajoute qu’il est facile d’installer un sac dans sa voiture et d’y mettre ses déchets, puis de les jeter en arrivant à la maison.
Serge Pépin abonde dans le même sens que son amie. « Depuis l’automne passé, j’ai ramassé huit pneus, que ce soit dans le chemin, dans les fossés ou même un peu plus loin. Puis il y a quelques semaines à peine, j’ai trouvé sept télévisions entre Saint-Louis et Saint-Cyprien, dans le bois. C’est en ramassant des canettes que je les ai découvertes. C’est incroyable ce qu’on peut trouver. J’en ai parlé à la municipalité de Saint-Cyprien qui devait s’en occuper », affirme-t-il en ajoutant ces actions donnent un but à ses marches quotidiennes.
« C’est ma façon de faire ma part pour l’environnement. Il faut faire attention à notre planète, car elle est très malade », ajoute-t-il.
Payer sa taxe de bienvenue
Claire Tanguay mentionne que près 95 % des canettes et bouteilles vides qu’elle ramasse le long des routes sont des contenants de bière, le reste étant de la liqueur. Juste l’an passé, elle a récolté 4 000 cannettes et en 2021, elle en a déjà cueilli 1 200. Celles-ci sont nettoyées et triées avant d’être revendues. Elle garde également les languettes de chaque contenant qui sont remises à des personnes ou organismes pour financer l’achat de fauteuils roulants.
Elle précise que l’an passé, juste avec l’argent amassé en revendant les canettes et bouteilles vides, elle a pu payer la taxe de bienvenue de la maison qu’elle venait d’acheter à Saint-Prosper, ainsi qu’une partie des taxes municipales de l’année.
« Cette année, l’argent que je ramasse servira à effectuer une réparation importante sur ma maison. La toiture est à faire », mentionne-t-elle en ajoutant qu’une partie de l’argent sert également à payer son essence et les réparations de voiture, car elle se déplace énormément pour effectuer sa bonne action.
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le 29 juin 2021