COMMUNAUTAIRE. Les deux organismes de dépannage alimentaire de la région vivent des situations diamétralement opposée s depuis le début de la pandémie entourant la Covid-19. Pendant que l’Essentiel des Etchemins a vu la demande exploser de son côté, les Frigos Pleins dans Bellechasse observe une baisse importante de la demande.
L’augmentation de la clientèle est significative à l’Essentiel des Etchemins (Photo : gracieuseté)
L’augmentation de la clientèle est significative à l’Essentiel indique la directrice générale, Geneviève Turcotte, qui précise que généralement, son organisation prépare de 45 à 50 demandes par semaine. «En début de pandémie, les choses ont commencé lentement, les gens avaient peut-être peur de sortir au cours des deux premières semaines où nous avions une trentaine de familles qui venaient nous voir. Après cela, les choses ont augmenté. Quelques semaines plus tard, c’était 50, ensuite 64 et 74 puis la semaine dernière, nous avons finalement reçu 80 familles. En terme de quantité de nourriture, on atteint des choses jamais vues à L’Essentiel, on bat des records.»
À l’inverse, les Frigos Pleins dans Bellechasse observe une baisse importante de l’achalandage à leurs locaux de Saint-Lazare. «Chez nous, c’est l’inverse de l’Essentiel. Il y a deux semaines, nous avions 38 dépannages et la semaine dernière 26 seulement. Au total du dernier mois, avec 194 dépannages, nous sommes dans notre moyenne qui est d’environ 45 à 50 familles par semaine. Je ne croirais pas que les besoins grandissent pour l’instant, car l’aide financière a commencé à être distribuée», explique Karen Moreau-Villeneuve directrice générale de l’organisme.
La situation de l’Essentiel des Etchemins s’explique possiblement par le fait que quelques familles immigrantes n’ont pas accès à l’aide gouvernementale de par leur statut, explique Geneviève Turcotte. «Les familles proviennent des 13 localités de la MRC, mais nous avons à composer avec l’impact des travailleurs étrangers, notamment chez Rotobec à Sainte-Justine où des gens ont été mis à pied et certains ne sont pas admissibles aux différentes aides gouvernementales.»
Pas de honte à demander de l’aide
Karen Moreau-Villeneuve serait étonnée que toutes les familles qui ont eu besoin d’aide l’aient demandé. «Je ne sais pas si les gens n’ont pas de besoins alimentaires, si c’est le cas, tant mieux, mais si ce n’est pas le cas et que les gens hésitent à demander de l’aide en raison de la gêne ou de l’orgueil, c’est une autre histoire. Il n’y a pas de honte à demander de l’aide, surtout ces temps-ci. »
Les deux organismes peuvent heureusement suffire à la demande, malgré la crise, ayant la collaboration d’autres organismes communautaires de la région. L’Essentiel réussi à combler ses besoins en matière de nourriture grâce à divers appuis, notamment celui de l’Épicerie Claude Mathieu de Saint-Benjamin, le magasin Coop de Sainte-Justine, Moisson Beauce, de même qu’une aide ponctuelle de la députée de Bellechasse Stéphanie Lachance aux organismes de sa circonscription. Le Carrefour jeunesse emploi des Etchemins offre également les services d’une interprète, L’Éveil pour la préparation de certains mets et la Maison des jeunes l’Olivier des Etchemins pour la livraison.
En plus d’être bien appuyé par Moisson Beauce, les Frigos Pleins a obtenu plusieurs soutiens au cours des dernières semaines qui lui ont permis de remplir ses engagements, notamment d’Exceldor à Saint-Anselme et Kerry à Sainte-Claire qui doit faire de même bientôt.
Source: Eric Gourde, La Voix du Sud, le 5 mai 2020