AFFAIRES. Une nouvelle usine spécialisée dans la confection de produits et de spiritueux à base d’érable verra le jour à Sainte-Sabine au cours des prochaines semaines.
Propriété de l’homme d’affaires Pascal Charette de Sainte-Justine, Place à l’érable sera située sur la rue Principale, à l’entrée sud du village. Un bâtiment de 40 pieds par 40 abritera ce centre de transformation, unique dans Les Etchemins, qui pourra être agrandi au besoin, souligne le promoteur.
L’aménagement de nouveau bâtiment, incluant les équipements s’y trouvant, a nécessité un investissement de 125 000 $ de la part du promoteur. Celui-ci a acquis un brasseur à beurre, un bain-marie pour le cannage et l’embouteillage, ainsi que des cuves de fermentation pour la production des boissons alcoolisées. Le revêtement intérieur du bâtiment est approuvé par l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
«J’y suis allé avec des équipements plus modestes pour commencer, mais si le besoin se fait sentir, je pourrai investir davantage. Je misais surtout sur la qualité de mes produits et l’efficacité des équipements que j’ai achetés», précise M. Charette qui, pour la production de boissons alcoolisées, disposera d’un permis de fabrication industrielle.
Dans un avenir de trois à cinq ans, si tout va comme prévu, l’entreprise pourrait aussi intégrer des produits dérivés comme des vinaigrettes, sauces et autres.
Autonomie visée
Pascal Charette, qui œuvre à temps plein dans le domaine depuis 2014, exploite 46 000 entailles, dont 50 % sont en location. Il souligne qu’il entendait transformer 100 % de sa production de sirop d’ici trois ans.
«Au sein de la Fédération, nous ne sommes pas maîtres de nos ventes et je me suis dit que je pourrais le faire par moi-même, car je crois beaucoup en la qualité de mon produit», insiste le producteur acéricole qui travaille sur ce projet depuis plus d’un an, mais de façon plus sérieuse depuis février dernier.
Belle complicité avec Sainte-Sabine
Le promoteur tient à souligner l’apport des citoyens, mais aussi de la municipalité de Sainte-Sabine qui lui a vendu, à prix très compétitif, le terrain où il a érigé son bâtiment. Si jamais les affaires devaient être supérieures aux prévisions, il pourrait agrandir son bâtiment et acheter une deuxième parcelle de terre sur laquelle il détient une option.
Cette entente ainsi que le raccordement au réseau d’aqueduc et d’égouts ont, selon lui, favorisé l’implantation du bâtiment à cet endroit. «Je voulais d’abord installer mon usine sur un terrain (érablière) m’appartenant et qui est situé à proximité du Club sportif Mont-Bonnet. Comme le réseau d’aqueduc et d’égouts ne s’y rendent pas, que j’avais besoin d’une belle visibilité, mais aussi d’eau en quantité et en qualité, la décision de m’installer à l’entrée du village était la meilleure», précise-t-il.
Pascal Charette ajoute que les noms qui identifieront ses produits alcoolisés seront reliés à la municipalité de Sainte-Sabine. Un logo spécifique pour ceux-ci est en préparation. «C’est un beau clin d’œil pour la municipalité et ses citoyens et on se le rend bien mutuellement, je crois. J’ai passé l’étape de l’étranger et je pense être devenu un gars de la place, même si je n’y réside pas. Je passe plus de temps à Sainte-Sabine qu’à Sainte-Justine au cours d’une année et j’y réside en permanence lors de la saison des sucres.»
Pascal Charette en compagnie de Patrick Alexandre, qui est à son emploi depuis deux ans.
Une première en 70 ans
Il y a longtemps qu’une usine de transformation n’a pas été implantée à Sainte-Sabine. Une recherche rapide menée dans le livre du centenaire, publié en 2006, permet de noter qu’il s’agira d’une première en 70 ans pour la municipalité, soit depuis le départ de la fromagerie de la famille Couture pour La Durantaye en 1948.
Vendre à l’international
Tous les produits de Place à l’érable seront disponibles sur place, mais M. Charette entend également vendre ceux-ci à la grandeur de la planète. Les gens pourront les commander sur Internet et la livraison se fera par le biais de Postes Canada.
«Je ne me mets aucune limite, surtout en ce qui a trait au marché européen qui présente un excellent potentiel. La consommation des produits de l’érable y est minime comparativement au Québec et au Canada. On va leur donner des idées et recettes pour qu’ils puissent en profiter et bien s’en servir.»
En ce qui a trait aux boissons alcoolisées, les clients pourront également les commander à distance, mais devront obligatoirement en prendre possession sur place, à Sainte-Sabine.
Soulignons que d’ici la prochaine saison des sucres, M. Charette entend procéder à divers tests de qualité sur les produits qu’il entend offrir aux consommateurs. Certains pourraient même avoir lieu avant les Fêtes.
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le mercredi 12 décembre 2018