HOCKEY. Au cours des prochains jours, la jeune hockeyeuse Marika Labrecque devait vivre un rêve, soit celui de donner ses premiers coups de patin dans le hockey professionnel avec la Force de Montréal de la PHF (Premier Hockey Federation).
Marika Labrecque devait évoluer avec la Force de Montréal dès cet automne. Son rêve de jouer professionnellement s’est pratiquement évanoui avec la disparition de la PHF et de ses équipes en juin dernier. (Photo La Voix du Sud – Serge Lamontagne)
Après avoir signé un premier contrat avec la formation montréalaise en mai dernier, Marika et ses futures coéquipières ont appris, à la fin du mois de juin, que la ligue avait été rachetée par un circuit rival, que les sept équipes dont la Force cessaient d’exister et, surtout, que leurs contrats étaient résiliés.
« On a appris la mauvaise nouvelle le 29 juin et le lendemain midi, heureusement, j’avais un emploi dans l’enseignement qui m’attendait à Saint-Bruno-de-Montarville, où j’avais enseigné de janvier à juin dernier. Je savais qu’il restait un contrat à allouer, alors j’ai appelé la directrice tout de suite après et le lendemain, j’avais mon emploi », mentionne la jeune athlète de Lac-Etchemin qui a terminé son stage universitaire avec les Martlets de l’Université McGill au printemps dernier.
« Comme j’avais normalement un contrat en poche avec la Force de Montréal, je n’avais pas pris de contrat en enseignement, tout en sachant que je pourrais faire de la suppléance ici et là. Rosalie (Bégin-Cyr de Saint-Georges) et moi devions nous retrouver là, tout comme mon amie Jade Downey avec qui j’ai joué à McGill. On s’entraînait ensemble depuis deux mois de façon intense, mais tout a tombé. C’est décevant », a-t-elle mentionné lors d’un entretien avec le journal.
La PHF, qui existait depuis cinq ans, était un circuit intéressant avec la Force et six autres équipes, rappelle Marika en ajoutant que des projets d’expansion étaient même dans l’air d’ici deux ans.
« Tout cela nous démotive, car on s’entraînait pour quelque chose et maintenant, on se demande à quoi cela sert de le faire, à part que pour rester en forme. Cela va enlever beaucoup de jobs à des filles dans le hockey. Ce qui est dommage, c’est que nous sortions de l’université et comme on n’avait pas encore joué dans la ligue, on n’a pas pu se faire valoir », poursuit la jeune femme de 25 ans qui joue au hockey depuis qu’elle a 5 ans.
« On passerait de 11 à 6 équipes, mais on n’a aucune information depuis le 29 juin, c’est la seule chose que l’on sait. C’est triste, car nous étions prêtes à commencer notre saison. Je comprends ce qu’ils veulent faire, même si ça n’allait pas amener de meilleurs salaires », poursuit Marika en rappelant que certaines joueuses de la PHF étaient très bien payées par le passé et que des filles comme elle avaient peu de chance de percer l’alignement de la future équipe de Montréal, car il y a beaucoup de joueuses de talent comme Marie-Philip Poulin qui seront privilégiées.
Un peu d’histoire
Après que la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF), où évoluaient notamment les Canadiennes de Montréal, ait cessé d’exister il y a quelques années, la PWHPA (Professional Women’s Hockey Players Association) avait été créée en 2019 avec, comme objectif premier, de créer un circuit féminin durable qui durerait dans le temps.
Cette dernière a d’ailleurs mis en place un circuit parallèle comprenant quatre équipes portant des noms de commanditaires et regroupant surtout des joueuses de renom (Olympiennes canadiennes et américaines) comme Marie-Philip Poulin et autres. Ces équipes disputaient des matchs hors-concours (showcases) un peu partout en Amérique-du-Nord.
L’objectif de la PWHPA de former une nouvelle ligue professionnelle a officiellement pris forme en début d’été avec l’arrivée d’un groupe d’investisseurs américains, soit le Mark Walter Group et Billie Jean King Entreprises. Dans un écrit du Hockey News datant du 21 août, on indiquait que les activités de ce nouveau circuit devraient débuter en janvier prochain et que toutes les joueuses, incluant celle de la PWHPA, deviendront toutes joueuses autonomes à compter du 31 août et pourront signer avec l’équipe de leur choix.
La mise en place d’équipes à Montréal, Toronto et Boston, notamment, devrait être confirmée sous peu et d’autres marchés seraient en bonne marche pour obtenir des concessions, soit New York, Washington et London, en Ontario.
Source : Serge Lamontagne, La Voix du Sud, 25 août 2023