PORTRAIT. Native de Sainte-Rose, Julie Provençal a récemment été citée en exemple par le magazine Infopresse, étant retenue parmi une dizaine de femmes dites inspirantes.
Celle qui vient tout juste d’être nommée vice-présidente exécutive du bureau de Montréal de Sid Lee a effectivement un parcours impressionnant. Arrivée au sein du groupe en 2003 comme chargée de projets, elle occupe maintenant la position de vice-présidente exécutive au sein de l’entreprise spécialisée en marketing et communications.
Elle avoue avoir été surprise de la distinction. «C’est le fun comme reconnaissance. Je l’ai appris en ligne après qu’une de mes employées m’ait envoyé le lien racontant la nouvelle», raconte celle dont le père, Hector, est toujours maire de sa localité d’origine.
Âgée de 39 ans, elle est actionnaire de l’entreprise depuis 2011 et gère depuis un an le groupe-conseil numérique de l’agence, soit environ 140 personnes. «Sid Lee, c’est environ 40 M$ de revenus annuellement. Mon département s’occupe de tout l’aspect studio à l’agence. J’ai le tournage, des journalistes, des rédacteurs, des designers et développeurs web. Mon rôle est de pousser la vision de ce studio pour que l’on soit innovateur et multidisciplinaire.»
Des débuts modestes
Julie Provençal n’a pas mis de temps à définir son plan de carrière. Les communications, particulièrement la télé, sont ce qui l’inspirait à ses débuts. «J’ai commencé comme secrétaire dans une agence de publicité. J’ai ensuite été adjointe à une vice-présidente. Je pense que les gens ont rapidement perçu chez moi un peu de rêve et d’initiative. J’ai toujours escaladé les échelons depuis que je suis chez Sid Lee. »
Elle a eu l’opportunité de gérer pendant 11 ans la relation avec le Cirque du Soleil. Son premier projet avec l’entreprise a été le spectacle Zumanity. «Ils connaissaient mon intérêt pour le domaine du spectacle et autres. Je faisais beaucoup de spectacles en Beauce quand j’étais plus jeune. J’étais animatrice, chanteuse, je faisais tous les spectacles annuels de la polyvalente. J’ai eu un groupe qui se produisait dans les mariages.» Elle a par la suite eu la responsabilité de gérer des dossiers d’importance comme Vidéotron et la Banque Nationale.
Étudiante au primaire à Sainte-Rose et au secondaire à la polyvalente des Abénaquis de Saint-Prosper, elle a ensuite choisi l’Ontario un certain temps dans le but d’y apprendre les rudiments de l’anglais. Maintenant bien implantée à Montréal, elle avoue avoir eu de la difficulté à se détacher de ses racines. «Je revenais toujours les week-ends. Ça m’a pris du temps avant de couper le cordon. Je suis entré au Collège St-Laurence à Sainte-Foy et je revenais à Sainte-Rose chaque fin de semaine. Par la suite, j’ai choisi de me diriger en communications à l’UQAM et c’est là que j’ai dû faire le grand saut à Montréal. Les premières années, je continuais de faire la route, mais après m’être créé un cercle d’amis, j’ai décidé d’y faire ma vie définitivement.»
Julie Provençal observe elle aussi une évolution constante de son domaine en raison des nouvelles réalités. «On dirait que tous les six mois, il y a quelquechose de nouveau. Les canaux de communications se multiplient à la vitesse de l’éclair. Avant, on couvrait le marché avec peu de choses. Aujourd’hui, on parle des réseaux sociaux, de gestion des influenceurs, les canaux numériques se multiplient. Tout est maintenant hyperciblé. Ça demande une multiplication des formats qu’il faut produire pour couvrir les besoins des clients. Il faut être multidisciplinaire et très agile pour produire rapidement.»
Maintenant maman d’une petite fille de deux ans, elle insiste pour dire qu’elle a toujours du respect pour l’endroit d’où elle vient. Son éducation et son entourage ont contribué grandement à lui permettre de se rendre où elle est aujourd’hui selon ses dires. «Je suis une fille de la ville pour ce qu’elle m’apporte, mais profondément, j’aime les espaces et la quiétude. D’où tu viens laisse en toi des compétences et des valeurs. Nous sommes reconnus comme des esprits entrepreneurs dans la région. Il y a quelque chose dans le patelin qui fait que nous sommes plus ancrés et pragmatiques», dit-elle en ajoutant qu’elle profite le plus souvent possible de son pied-à-terre à Sainte-Rose ayant besoin parfois de cette évasion.
Source : La Voix du Sud, par Éric Gourdre, publié le 17 avril 2018