TRANSPORT. La Direction de santé publique du CISSS Chaudière-Appalaches a l’intention de poursuivre la démarche visant à limiter les déplacements partout sur son territoire et ce, même si le week-end de Pâques est maintenant derrière nous.
Des contrôles aléatoires sur les routes de la région sont encore à prévoir. (Photo : gracieuseté)
Les MRC de Bellechasse, Montmagny et L’Islet font l’objet d’une ordonnance de limitations des déplacements depuis la semaine dernière, chose qui n’a pas été retenue pour Les Etchemins, la Beauce et la région des Appalaches pour le moment. Des contrôles policiers sont toutefois effectués partout sur le territoire malgré tout.
«Ce n’est pas parce que le week-end de Pâques est maintenant passé que les contrôles vont cesser sur les routes de la région», prévient Liliana Romero, directrice de la santé publique en Chaudière-Appalaches.
Mme Romero est à la tête de la Direction de depuis quelques semaines à peine, ayant succédé au Dr Philippe Lessard le 29 mars dernier. Elle était auparavant chef de l’équipe responsable des maladies infectieuses au CISSS. «J’étais très proche de l’action et des opérations, alors ce sont des situations que je connais bien. Il est certain que de travailler dans un contexte de pandémie n’est pas facile toutefois.»
Sur la décision de confiner certaines MRC et de ne pas l’imposer pour d’autres, Mme Romero explique qu’on ne peut imposer des limites partout, même si tout le territoire de Chaudière-Appalaches est considéré comme ayant une transmission communautaire. «Même s’il n’y a pas de cas de diagnostiqué, comme dans Les Etchemins, il ne faut pas avoir l’assurance qu’il n’y a pas de transmission dans la communauté. Les mesures actuelles semblent suffire pour le moment», ajoute-t-elle.
Après avoir analysé la situation, il était donc pertinent de le faire pour Bellechasse et l’Est du territoire. «Lorsque l’on analyse l’épidémiologie d’un territoire, on regarde plein de choses, particulièrement le nombre de cas, la population et l’évolution quotidienne du territoire concerné et ce qui se passe autour. Ensuite, nous regardons la faisabilité thermique qui se fait en collaboration avec le ministère des Transports, la Sûreté du Québec ou autres. On regarde si cela est faisable d’avoir des points de contrôle et quelle est la meilleure option.»
Pas nécessaire en Beauce et Les Etchemins
Relativement à la Beauce, Mme Romero indique que l’on avait déjà décelé une transmission soutenue au niveau communautaire. «Généralement, on ne peut pas confiner une région où il y a une transmission communautaire. Ça ne va pas nécessairement empêcher la maladie de s’étendre. Il y a aussi d’autres facteurs à considérer, on ne peut pas couper des artères principales comme l’autoroute 73, par exemple. »
Liliana Romero est à la tête de la Direction de la santé publique depuis quelques semaines à peine.
Pour elle, la région des Etchemins est différente. Elle est protégée de façon naturelle. «Les liens avec la Beauce peuvent peut-être poser des problèmes et on sait que c’est une région qui peut être touristique et que la population est vieillissante. Malgré tout ça, on ne voyait pas la pertinence d’adopter la même mesure. En conservant des contrôles dans les Appalaches, pour les gens qui circuleraient en provenance de l’Estrie, dans la Beauce et dans Bellechasse, on protège certaines régions, dont Les Etchemins.»
Surveillance accrue dans les résidences de personnes âgées
Fidèle à l’annonce du premier ministre François Legault, le CISSS Chaudière-Appalaches portera une attention particulière à ce qui se passe dans les différentes résidences pour personnes âgées de la région, qu’elles soient privées ou publiques, promet Mme Romero. Elle mentionne que des équipes sont déjà affectées à la chose. «Il y aura des évaluations qui seront faites afin de détecter de manière précoce s’il y a des signes qui sont compatibles avec la maladie. Il y aura aussi des tests de dépistage auprès des résidents et des employés pour voir s’il y a des gens asymptomatiques et avoir les mesures nécessaires pour éviter de transmettre le virus. Des vérifications seront aussi faites pour évaluer les conditions de vie des aînés et soutenir les établissements dans leur gestion. Tout ça est en marche. »
Elle invite en terminant les gens à continuer de mettre en pratique les mesures actuelles, soit de rester à la maison et de ne se déplacer qu’en cas de nécessité. «Les mesures plus efficaces afin de limiter la propagation de la maladie sont le respect de l’isolement et la distanciation sociale. C’est la meilleure chose que peut faire n’importe qui, dans n’importe lequel des territoires. Le virus va continuer de se propager malgré les restrictions et on se doit notamment de protéger nos personnes les plus vulnérables.»
Ainsi, pour tous les territoires et les régions du Québec, les consignes ministérielles sont claires: seuls les déplacements essentiels doivent être faits. Actuellement, les déplacements à l’intérieur des MRC doivent être limités, mais ceux qui sont jugés essentiels sont autorisés.
On parle qu’un déplacement sera jugé essentiel, soit pour des fins humanitaires (ex. : voir une personne en fin de vie), pour travailler ou exercer une profession dans un milieu de travail dont les activités n’ont pas été suspendues ou pour obtenir des soins ou services de santé nécessaires.
Source: Eric Gourde, La Voix du Sud, le 13 avril 2020