TOURISME. La venue du Parc éolien Massif du Sud, construit en 2012 et en opération depuis le 1er janvier 2013, a eu un effet bénéfique sur la consolidation et le développement du Parc régional Massif du Sud.
L’entente sur 20 ans liant les MRC aux différents ministères et la firme EDF – Énergies renouvelables, propriétaire du parc éolien, permet à la Corporation d’aménagement et de développement du Massif du Sud (CADMS), gestionnaire du parc, de recevoir près de 450 000 $ annuellement.
« Le premier versement a eu lieu en 2012. Ces sommes ont permis de relancer les activités du parc régional sur une base stable. On avait beaucoup d’actifs qui s’étaient développés entre les années 60 et 80. Le réseau de sentiers pédestres et de ski de fond a été pris en charge par les MRC dans les années 90, mais il n’y avait pas de financement stable à ce moment-là », rappelle l’actuel directeur général Jean-François Préfontaine.
Embauché en 2012, M. Préfontaine souligne ces sommes comprennent les droits fonciers provenant du parc éolien, qui est situé sur des terres publiques, auxquelles s’ajoutent une contribution volontaire versée par EDF pour les inconvénients en lien avec la construction du parc éolien.
« Notre fonctionnement est différent des parcs nationaux ou provinciaux, du fait qu’on ne reçoit pas de financement récurrent, de la part du gouvernement, pour nos opérations régulières. Les redevances des éoliennes sont versées aux MRC qui, elles, les remettent ensuite à la CADMS. Quand on reçoit des subventions, c’est parce qu’on applique sur des programmes gouvernementaux normés, comme tous les organismes, pour la réalisation de projets spécifiques. C’est souvent avec des subventions qu’on réussit à mener des projets, qu’on peut développer et entretenir des infrastructures comme celles que nous avons », poursuit-il.
Augmenter les revenus d’exploitation
L’entente entourant l’opération du Parc éolien Massif du Sud se terminera dans 10 ans. Est-ce que celle-ci sera renouvelée ou mettra-t-on un terme à celle-ci ? Jean-François Préfontaine dit ignorer la réponse à cette question, ajoutant que cela dépendra assurément de la situation énergétique qui prévaudra au Québec à ce moment. « Ce n’est pas exclu que l’entente soit renouvelée, sinon il faut travailler en conséquence de cela », précise-t-il en ajoutant que la hausse des revenus d’exploitation à long terme sera gage de succès, à long terme, pour la CADMS.
Parlant de revenus d’exploitation, ceux-ci ont atteint 575 000 $ en 2020, soit plus de la moitié des revenus totaux du parc régional. « Cela comprend la billetterie, les revenus d’hébergement et la location d’équipements, ce qui est très bien quand on sait que nous avons dû fermer nos portes pendant deux mois en raison de la COVID. On avait plein de réservations en mars et en avril que nous avons dû rembourser, mais on a repris ces montants plus tard dans l’année », précise le directeur général.
Ajoutons que l’année 2020 a permis de dégager un surplus financier de 541 000 $, ce qui permettra aux dirigeants du Parc régional de réinvestir dans ses infrastructures, tout en créant une réserve pour les coups durs et l’après parc éolien. « Cela nous donne de la latitude pour réaliser certains projets qu’on aurait dû mettre de côté, faute de financement », poursuit le gestionnaire qui est également d’avis que la survie à long terme d’un parc régional comme celui du Massif du Sud passera par des infrastructures de qualité et mises à niveau.
À cet égard, il mentionne que d’importants travaux devront être menés au cours des prochaines années du fait que plusieurs structures, érigées dans les années 90 et au début des années 2000 et sont faites de bois, arrivent à la fin de leur vie utile.
À court terme, la mise à niveau des sentiers des Passerelles et du Mont-Chocolat est en cours, tout comme la finalisation du nouveau Pavillon Desjardins, qui sera inauguré sous peu. Une équipe de bénévoles menée par Éric Laflamme travaille également sur l’ajout de nouveaux sentiers de montagne qui se grefferont au réseau existant.
L’agrandissement du camping et des zones de ski hors-pistes, la réalisation de la phase 2 du sentier de motoneige, ainsi que l’agrandissement des zones de ski hors-piste sont d’autres projets au programme.
Hausse de 56 % de la clientèle
Jean-François Préfontaine souligne que la clientèle du parc régional est en hausse constante depuis 10 ans. Il croit que cette tendance se poursuivra au cours des prochaines années. « L’an passé, on a connu une hausse de 56 % de la clientèle, ce qui est énorme. Si on revenait juste à une augmentation de 15 %, comme par le passé, on pourrait monter de 75 000 visiteurs cette année à 100 000 dans deux ans », croit-il en rappelant que ces statistiques ne tiennent pas compte des chasseurs, des motoneigistes ou quadistes ou encore de ceux qui accèdent au parc par d’autres portes que celles reconnues.
« Nous sommes dans un secteur d’activité, soit celui du plein air, qui va bien et on s’en réjouit. Nous sommes conscients que l’avenir du parc passe beaucoup par les droits d’accès ainsi que l’hébergement en refuge et en camping, ce qui permet de dégager des revenus importants qui sont ensuite réinvestis dans l’embauche de personnel, l’augmentation de l’offre de services ainsi que dans la gestion », précise M. Préfontaine.
À cet effet, il souligne que si le réseau de plein air du côté nord est bien développé, le parc offrant un réseau de sentiers de motoneige et de quad bien développé. Il dit également voir d’un bon œil le développement du versant sud du parc, ajoutant que les résultats de l’étude de caractérisation menée au cours de l’hiver par la firme Enclume seront dévoilés d’ici l’automne.
« À partir de cette étude et de la cartographie des lieux, ainsi que des grandes tendances touristiques actuelles, les spécialistes d’Enclume proposeront des scénarios d’aménagement et nous irons voir, sur le terrain, comment ceux-ci pourraient s’incarner. Quelques visites ont déjà eu lieu et d’autres se dérouleront sous peu », mentionne M. Préfontaine qui ajoute que la venue d’un sentier intermunicipal dans le secteur de Sainte-Sabine/Saint-Magloire/Saint-Luc est intéressante et que celui-ci pourrait même servir de point d’ancrage pour un éventuel réseau de plein air sur le versant sud.
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le 30 juin 2021