André Giroux, originaire de Saint-Prosper, récolte des racines d’arbres afin d’en faire des œuvres d’art depuis 2002. Alors qu’il sculpte principalement dans le cèdre, le Beauceron travaille parfois aussi la pierre et l’argile. C’est dans les mythes et les légendes amérindiennes, un héritage que lui ont légué ses ancêtres, que ce dernier puise son inspiration.
C’est en visitant le Symposium de la peinture et de la sculpture de Saint-Georges en 2000 qu’André Giroux a commencé à s’intéresser à la sculpture.
Il y a alors rencontré Maurice Harvey, sculpteur de Saint-Jean-Port-Joli, qui l’a encouragé à s’inscrire à des formations de perfectionnement. Après avoir suivi quelques cours techniques et avoir appris quels sont les bons outils à utiliser et comment s’en servir pour sculpter, M. Giroux s’est senti fin prêt à se lancer.
Depuis, il a notamment participé à des expositions de groupe et en solo au Moulin La Lorraine de Lac-Etchemin, au Centre culturel Marie-Fitzbach de Saint-Georges et au Palais des Congrès de Montréal. Sa première exposition remonte d’ailleurs à 2009, dans la bibliothèque municipale de Saint-Prosper.
Celui qui est membre artisan professionnel du Conseil des métiers d’art du Québec et membre des Artistes et Artisans de Beauce a également vu certaines de ses œuvres être exposées en Espagne, en 2010.
La première sculpture d’André Giroux a été réalisée à la scie à chaîne.
Percevoir au-delà du visible
Surnommé le «sculpteur de la nature», André Giroux extrait des pièces de bois de leur milieu naturel et en sculpte les racines afin d’y faire émerger les créatures qui y ont trouvé refuge. «Je peux ainsi en faire ressortir des visages d’humains ou d’animaux, jusqu’alors présents à l’intérieur de ces matériaux, qui ne demandaient qu’à être libérés de leur prison», mentionne M. Giroux.
En se consacrant à cette forme d’art, le Prospérien désire illustrer la spiritualité qui habitait ceux qui l’ont précédé. Chaque pièce dépeint d’ailleurs un monde mystique, sauvage et énigmatique. «Je prends des choses à l’envers sur cette Terre et je les replace à l’endroit. Étant guidé par une inspiration divine, il m’est possible de transmettre le message de vie que je perçois lorsque ma sculpture est achevée», précise-t-il.
L’artiste de Saint-Prosper, qui doit attendre de trois à cinq ans avant de manipuler les racines qu’il récolte, a déjà accordé jusqu’à cinq semaines de son temps sur la même œuvre d’art.
Notons que chaque sculpture réalisée par M. Giroux est unique. Il en possède actuellement 35 dans son atelier dédié à l’art amérindien, et estime en avoir donné une quarantaine au cours des dernières années.
André Giroux a transformé son garage en atelier d’art amérindien.
Choisir soigneusement chaque animal et chaque couleur
Certains animaux sont plus représentés que d’autres dans ses sculptures, notamment l’aigle, l’ours et le loup. «L’esprit de l’aigle représente une demande au Créateur, ainsi que le début d’une union, d’un travail ou encore d’un projet. L’esprit de l’ours représente quant à lui la guérison, le masculin et l’introspection. Pour sa part, l’esprit du loup représente l’unification de la famille», explique le sculpteur.
En ce qui concerne les couleurs apposées sur ses œuvres, elles sont soigneusement choisies en fonction de la signification que l’artiste souhaite donner à la racine d’arbre dans laquelle il sculpte. «Le jaune, le rouge, le noir et le blanc sont des couleurs omniprésentes lorsque je peins mes morceaux. Chacune d’entre elles représente les quatre points cardinaux et les quatre peuples qui vivent sur la Terre», renchérit le principal intéressé.
Accordant une attention particulière à la réalisation de chaque pièce, ce qu’André Giroux souhaite par-dessus tout est de toucher les gens avec son art. «Mon intention première est de faire en sorte que ceux qui apprécient mon travail puissent ressentir l’émerveillement et la passion que mon père et moi partagions au contact de la nature, qui guide nos vies depuis toujours», conclut l’artiste.
Cet aigle est sculpté dans une pierre qui se trouve devant la maison d’André Giroux. De l’autre côté se trouve un ours.
Il a fallu cinq semaines au sculpteur beauceron pour réaliser le tout.
Source: Amélie Carrier, L’Éclaireur Progrès, le mercredi 25 juillet 2018