SANTÉ. Bien que 90 % des résidents de la MRC des Etchemins aient un médecin de famille, l’accessibilité aux soins de santé demeure une préoccupation pour plusieurs résidents et élus de la région.
Le PDG du CISSS de Chaudière-Appalaches, Daniel Paré, a répondu aux questions des élus et des citoyens présents à la plus récente séance du conseil des maires des Etchemins, le 11 juillet dernier.
C’est le message lancé par les élus au PDG du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches, Daniel Paré, lors de la récente assemblée régulière du conseil des maires des Etchemins tenue le mercredi 11 juillet.
Revenant sur le processus de regroupement des établissements de santé de la région lancé il y a trois ans, ce qui a donné naissance au CISSS, M. Paré a souligné que beaucoup de travail avait été effectué par les intervenants concernés afin de répondre aux objectifs du ministère de la Santé et des Services sociaux qui souhaitait une réduction de la bureaucratie, tout en améliorant l’accessibilité aux services et leur fluidité.
Néanmoins, M. Paré reconnaît que l’accès à un médecin en urgence le jour même, autant pour ceux qui sont suivis par un médecin de famille au GMF des Etchemins que pour ceux qui ne le sont pas, demeure une problématique pour plusieurs. «Je pense que les citoyens sont satisfaits, dans l’ensemble, des services qui sont offerts au GMF. Les 90 %, pour Chaudière-Appalaches et Les Etchemins, c’est le meilleur ratio au Québec», a-t-il précisé.
Les élus ainsi que quelques citoyens, présents au conseil des maires, ont eu l’occasion de présenter leurs doléances à M. Paré. «Il faut prévoir que l’on sera malade avant de prendre rendez-vous. Si la maladie nous touche rapidement, c’est difficile de voir un médecin le jour même», a mentionné l’un d’eux.
De son côté, le préfet Richard Couët a dit penser aux touristes et visiteurs qui pourraient se blesser lors d’une activité au Mont-Orignal, à l’Éco-Parc ou autres et ne peuvent être pris en charge au GMF qui les achemine vers le CLSC de Saint-Fabien ou encore l’hôpital de Saint-Georges, qui est souvent congestionné, sans que leur situation ne soit stabilisée auparavant.
«On comprend les citoyens qui trouvent aberrant de devoir prendre un rendez-vous pour aller au sans rendez-vous. C’est un peu ridicule. Il faut au moins répondre aux besoins des gens qui doivent consulter rapidement, en sachant qu’il y a des médecins sur place», a-t-il indiqué.
Message entendu
Daniel Paré dit avoir bien entendu le message, mais également les préoccupations des gens. «Nos médecins offrent une très bonne couverture médicale et les gens le reconnaissent. Le défi demeure l’accessibilité pour les cas semi-urgents et je me m’engage à rencontrer les citoyens et intervenants concernés afin de mieux connaître les besoins, d’approfondir la question avec eux et trouver des solutions. On veut aussi que les médecins viennent expliquer leur réalité, ce qu’ils n’ont pu faire ce soir. Tout le monde doit travailler ensemble pour améliorer les soins en matière de santé et de services sociaux dans Les Etchemins.»
M. Paré a rappelé que les médecins signent un contrat qui leur exige un nombre d’heures et de conditions à respecter en échange d’un financement et de ressources, de la part du ministère. Ils sont pénalisés s’ils ne voient pas leurs patients lors des périodes de sans rendez-vous. «Il faudra peut-être regarder leur contrat de travail et voir s’il est possible de créer des nouvelles plages de sans rendez-vous sans qu’ils ne soient pénalisés», s’est-il avancé.
Si certains espèrent le retour du concept d’urgence mineure, qui prévalait avant la mise en place du GMF des Etchemins, cette solution a été rapidement écartée par M. Paré qui rappelle la majorité des médecins ne pratiquent plus en CLSC comme auparavant, la seule exception étant peut-être celui de Saint-Fabien.
Pénurie de main-d’œuvre
Daniel Paré souligne par ailleurs que son organisation avait toujours des défis à relever, dont celui de la pénurie de main-d’œuvre, qui est légion dans plusieurs entreprises de la région. «Nous manquons de préposés aux bénéficiaires, mais aussi d’infirmières, de secrétaires et même de techniciens en informatique. On travaille avec les écoles et les commissions scolaires afin de régler ce problème», a-t-il mentionné.
Le recrutement médical est un enjeu que l’on retrouve partout en province, poursuit M. Paré, mais la région Chaudière-Appalaches se tire très bien d’affaire à ce niveau, tout comme Les Etchemins où tous les postes sont pourvus. Un médecin supplémentaire devrait s’ajouter l’an prochain.
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le 17 juillet 2018