HOCKEY. L’élimination rapide de l’Océanic de Rimouski au 1er tour des séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) signifiait le chant du cygne, dans ce circuit, pour plusieurs joueurs de 20 ans, dont Mathieu Nadeau.
Le hockeyeur de Lac-Etchemin, qui a joué trois ans à Val-d’Or avant d’être échangé à l’Océanic lors de la dernière période des Fêtes, a qualifié d’extraordinaire cette expérience.
«Quand j’étais petit et que le jouais avec les Caribous de Lac-Etchemin à l’aréna Simon-Nolet, j’étais loin de me douter que je me rendrais aussi loin. J’ai toujours joué pour le plaisir d’abord, mais plus je gravissais les échelons, plus je commençais à penser que je pouvais évoluer à des niveaux supérieurs», indique celui qui après des séjours dans le hockey mineur AA et le Midget Espoir, a joué trois saisons à Lévis dans le Midget AAA.
Repêché par les Tigres de Victoriaville, il a été échangé aux Foreurs de Val-d’Or, formation qui lui a donné sa première chance dans la LHJMQ. «J’ai beaucoup aimé mon passage dans cette ville. Tout le monde te fait sentir chez toi là-bas. On a vécu une rivalité intense avec Rouyn-Noranda et il y avait toujours de l’ambiance dans l’aréna.»
Voyant que les Foreurs étaient en période de reconstruction, il n’est pas resté surpris lorsque l’organisation l’a échangé à Rimouski. «Personnellement, je m’y attendais. Avec mon agent, on avait regardé quelles avenues seraient les meilleures pour la fin de ma carrière junior et Rimouski venait en tête de lice. Quand on m’a annoncé la nouvelle, j’étais bien content.»
Mathieu Nadeau a qualifié de positif son passage dans le Bas-Saint-Laurent, car cela lui a permis d’évoluer avec une équipe gagnante et, surtout, de jouer à la droite du jeune prodige de 16 ans Alexis Lafrenière sur le premier trio de l’Océanic.
«On m’a accueilli comme si ça faisait 10 ans qu’on me connaissait et c’était le fun, car on jouait devant des foules de 3 000 spectateurs, des fois plus. On a malheureusement subi une élimination plus rapide que prévu au premier tour, mais on ne peut rien y faire.»
En une demi-saison à la droite du jeune Alexis Lafrenière, Mathieu Nadeau a amassé 42 points en 31 parties, ainsi qu’un différentiel de +30. Il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges pour son jeune joueur de centre qui, de son avis, est encore meilleur que les gens pensent. «Il vient à peine d’avoir 16 ans et il a obtenu 80 points à sa première saison. Je n’ose pas imaginer ce que ce sera l’an prochain et par la suite.»
Contrat pro ou l’université ?
Sa carrière junior étant maintenant terminée, Mathieu Nadeau profite actuellement de vacances bien méritées dans sa famille. Il entend reprendre l’entraînement au cours des prochaines semaines afin d’être prêt pour la suite des choses, bien qu’il ne sache pas encore ce que l’avenir lui réserve. Bien qu’il n’ait pas été repêché, sa priorité demeure pour le moment la signature d’un premier contrat professionnel qui, espère-t-il, lui permettrait d’évoluer dans la Ligue américaine comme le font plusieurs de ses anciens coéquipiers des Foreurs.
«Quand tu es dans le junior et qu’une saison se termine, il n’y a pas de stress, car tu sais que tu vas reprendre les activités à l’automne. Maintenant ce n’est plus la même chose. C’est un stress, mais je regarderai toutes options qui se présenteront à moi», indique l’athlète Etcheminois qui rappelle, à juste titre, qu’un seul joueur non repêché, soit Alex Barré-Boulet de l’Armada de Blainville-Boisbriand, a signé un contrat professionnel pour le moment, avec l’organisation du Lightning de Tampa Bay de la LNH.
Mathieu souligne qu’il entend prendre les bouchées doubles, cet été, afin d’obtenir une invitation à un camp professionnel. À la fin de l’été 2017, l’organisation des Sharks de San Jose et de l’Avalanche du Colorado l’avaient contacté, mais ne lui avaient pas fait d’invitations formelles. «Ils m’ont dit d’avoir une bonne saison 2017-2018, ce que j’ai fait, je pense», précise le hockeyeur etcheminois pour qui la Ligue de la Côte-Est demeure un plan B pour le moment, tout comme le hockey universitaire.
Celui qui termine actuellement un DEC par correspondance a eu des contacts avec certaines universités, dont celles de Trois-Rivières, McGill, Moncton et Ottawa.
L’appui de la famille
S’il ne tarit pas d’éloges envers les Foreurs et l’Océanic ainsi que les familles d’accueil qui l’ont hébergé lors de son séjour dans ces deux villes, Mathieu Nadeau a tenu à souligner l’apport de sa famille qui a contribué à sa progression dans le monde du hockey.
Si tout est gratuit dans la LHJMQ (les jeunes aux études reçoivent même une petite allocation hebdomadaire), il en va autrement dans le Midget AAA où chaque saison entraîne des déboursés d’environ 15 000 $, ce qui inclut la pension mensuelle et les frais d’inscription.
«Mes parents (Martin et Nathalie) ont fait beaucoup de sacrifices financiers pendant cette période. Mon père ne pouvait pas toujours assister à mes matches en raison de son travail, mais ma mère est venue à tous mes matches, sauf un, à Rimouski et elle n’a pas manqué un match en séries. Sans oublier ma sœur et mes grands-parents qui me suivaient également de façon assidue et venaient régulièrement à Val-d’Or.»
Source : La Voix du Sud, par Serge Lamontagne, publié le 23 avril 2018