SKI ALPIN. Si passer des épreuves techniques comme le slalom et le slalom géant aux disciplines de vitesse n’a pas été une chose facile, Marie-Michèle est convaincue qu’il s’agissait de la bonne chose à faire pour la poursuite de sa carrière.
Marie-Michèle Gagnon a fait escale à la maison la semaine dernière dans l’espoir de donner une pause à sa main fracturée et de recharger les batteries en vue des dernières courses de la saison en Amérique du Nord. (Photo : La Voix du Sud – Serge Lamontagne)
De passage à Lac-Etchemin la semaine dernière où elle récupérait d’une fracture à la main droite, la skieuse de 30 ans a confirmé que cette décision avait permis de prolonger sa carrière en Coupe du monde de ski alpin.
«Je pense que sans cela, j’aurais arrêté. C’est certain que ce n’est pas facile, c’est comme si j’avais abandonné mon sport pour me lancer dans un autre. C’est complètement différent et il y a peu de skieurs qui le font», affirme-t-elle en précisant que bien souvent, ceux qui prennent une telle décision le font davantage en fin de carrière, car c’est moins dur sur le corps et les articulations.
Si la saison 2019-2020 était sa deuxième, officiellement, dans les épreuves de vitesse, l’année 2018-2019 en a été une d’adaptation, assure-t-elle. «J’avais décidé de me lancer là-dedans avant ma blessure à l’épaule et au genou à Lake Louise. J’ai raté une saison complète (ainsi que les Jeux de Pyeongchang) et quand ça arrive, ce n’est jamais facile de recommencer, surtout en vitesse. L’an passé, je n’étais pas vraiment confortable et j’avais un peu perdu ma touche en descente. J’avais cependant eu de bons résultats en Géant et en Super Géant», précise Gagnon qui ajoute que malgré des résultats mitigés cette saison, également, elle dit avoir noté de belles améliorations en vitesse.
«Je suis à nouveau confortable sur mes skis et tout ce qui me manque, c’est d’aller chercher davantage de vitesse. Je ne suis plus aux aguets et les blessures (du passé) ne m’affectent plus. J’entends continuer au moins deux ans encore, jusqu’aux Olympiques de Beijing, et après on verra», poursuit Marie-Michèle qui dit vouloir rendre ce projet de vitesse à terme et en faisant de son mieux.
«Les entraîneurs disent souvent qu’un projet de vitesse, ça prend quatre ans à réaliser pleinement. Il ne m’en manque pas beaucoup et ça, je le sens. J’ai eu une 13e place en descente plus tôt cette année et la différence se situe bien souvent en fractions de seconde. C’est atteignable», insiste la fierté de Lac-Etchemin qui se croit capable d’obtenir de tels résultats sur une base régulière, dans l’avenir.
«Ça prend un peu plus de millage et d’attitude pour savoir comment générer davantage de vitesse. Si tu ne t’entraînes pas en vitesse, tu peux perdre rapidement la touche qui te permet de déceler ce qui est rapide ou non.»
À cet effet, Marie-Michèle mentionne qu’après avoir récolté quelques points en descente en début d’année, une série avait été cancellée et elle avait décidé de participer à quelques courses techniques, ce qui était peut-être une erreur. «Je me promenais partout en faisant autant de la technique que de la vitesse. Je n’ai pas pris le temps de m’entraîner en vitesse et lorsque je suis revenue en janvier, je sentais qu’il manquait ce «feeling» de vitesse. J’arrivais en bas et je me disais que ça avait bien été, mais lorsque je voyais mon temps sur le tableau, ce n’était pas le cas, finalement.»
Et si elle se dit fière de ses améliorations en descente cette année, c’est autre chose en Super G où elle a été victime de plusieurs sorties de piste. «J’essayais d’attaquer plus souvent, car je ne voulais pas me contenter de vingtièmes places. Je visais plus haut. Dans les intervalles, avant de sortir de piste, j’étais toujours dans le Top 10 ou même dans le Top 5, mais je ne finissais pas mes courses. J’ai appris de cela, même si on n’en a eu que 5 ou 6 cette saison.»
Pause salutaire
Lors de son passage à Lac-Etchemin la semaine dernière, Marie-Michèle a qualifié de salutaire cette pause qu’elle s’est imposée. «Ma saison de vitesse en Coupe du monde était terminée de toute façon, car je ne m’étais pas qualifiée pour les finales de la Coupe du monde qui auront lieu dans un peu plus de deux semaines», mentionne-t-elle en ajoutant qu’elle entendait profiter de ce repos pour se préparer en vue des finales de vitesse en Coupe NorAm, où elle espère amasser de précieux points tout en côtoyant la relève de son sport, ainsi que pour les Championnats canadiens qui auront lieu dans l’Ouest canadien. Toutes ces compétitions seront présentées d’ici la fin du mois de mars.
Source: Serge Lamontagne, L’Éclaireur Progrès, le 9 mars 2020