SERVICES. À compter du 1er novembre prochain, les résidents de Saint-Magloire devront aller à l’extérieur afin d’obtenir de l’essence.
Fernand Émond et Colette Larochelle devant les pompes à essence qui disparaîtront le 1er novembre prochain.
Propriétaires du Restaurant À la bonne heure depuis près de 25 ans, Fernand Émond et Colette Larochelle ont décidé, au cours des derniers jours, qu’ils mettraient un terme à la vente d’essence. Ils continueront toutefois à opérer leur restaurant, du moins jusqu’à nouvel ordre.
Le couple a souligné que plusieurs raisons expliquaient leur décision avec, en tête de lice, l’impossibilité d’obtenir un soutien concret de la municipalité de Saint-Magloire.
«On souhaitait tout d’abord que le réseau d’aqueduc et d’égouts se rende jusqu’au restaurant et l’ancien conseil a refusé. Plus récemment, on demandait d’être au moins desservis par le réseau d’égouts et nous n’avons jamais eu de réponse de la municipalité», explique Mme Larochelle qui indique que son commerce est desservi par un puits artésien avec une fosse septique et champ d’épuration.
«Nous avions un promoteur qui était très intéressé à acheter, mais il a changé d’idée. Il voulait agrandir, ajouter des unités de motel et avoir sa résidence à même le commerce, mais la capacité de traitement de nos installations était trop limitée», poursuit-elle.
En deuxième lieu, les propriétaires voient venir la retraite et comme ils n’ont ni relève ni personnel suffisant, ils n’ont d’autre choix que de prendre une telle décision. Le commerce est à vendre depuis quatre ans et Fernand Émond croit que l’état des réservoirs faisait peur à bien des acheteurs potentiels. Il est d’avis que ceux-ci sont encore en excellent état, bien que ceux-ci aient été installés en 1989, année de construction du restaurant. M. Émond ajoute toutefois que l’installation de nouvelles pompes à essence serait nécessaire, ce qui amènerait des déboursés importants (200 000 $).
Le couple continuera à opérer le restaurant, dont ils sont propriétaires depuis le 1er juin 1994.
M. Émond souligne que les ventes d’essence étaient plus qu’acceptables au cours des dernières années, mais reconnaît que celles-ci avaient diminué depuis qu’ils avaient réduit les heures d’ouverture de leur restaurant qui est fermé les lundis et mardis. «Il faut aussi penser à nous et à notre santé», indique M. Émond qui a 71 ans, contre 59 ans pour Mme Larochelle qui a été malade l’an dernier.
La situation sera particulière pour les adeptes de motoneige qui s’y rendent régulièrement pour manger et faire le plein. M. Émond signale que ceux-ci ont été informés dès l’an dernier de leur orientation et qu’ils sont préparés à cette décision. Le démantèlement des pompes par les spécialistes de Paquet et Fils aura lieu le 1er novembre, suivi de l’enlèvement des réservoirs.
Surprise à la municipalité
Rejointe en début de soirée dimanche, la mairesse Marielle Lemieux n’a pas caché sa surprise, mais surtout sa déception devant cette décision du couple qui privera les gens de Saint-Magloire d’un important service de proximité. Ce sujet devait être discuté lors d’une séance préparatoire du budget lundi soir, a-t-elle précisé.
Mme Lemieux a mentionné que malgré la volonté de la municipalité de prolonger le réseau d’aqueduc et d’égouts jusqu’au restaurant, il est impossible de le faire pour le moment en raison d’un manque d’eau. «Tant qu’à amener un service, on va faire tout en même temps», précise la mairesse qui rappelle que la municipalité était toujours en attente d’autorisations du ministère de l’Environnement dans ce dossier.
«On a des problèmes de gicleurs au Manoir des Sages et ça va prendre de l’eau supplémentaire là aussi. Toutes nos demandes d’aide financière sont prêtes pour le prolongement du réseau, il ne reste qu’à trouver l’eau en quantité suffisante», précise la mairesse qui ajoute que de nouvelles recherches à cet effet seront lancées cette semaine.
Elle ajoute par ailleurs que les propriétaires du restaurant devaient procéder à des tests de sol avant de pourvoir vendre leur commerce et que ceux-ci n’auraient pas encore été effectués. «Ce sera obligatoire s’ils veulent vendre ou pour tout acheteur potentiel.»
Source: Serge Lamontagne, La Voix du Sud, le lundi 22 octobre 2018